19 avril (Montréal) Le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE) salue les investissements à l’assurance-chômage annoncés dans le dernier budget fédéral. Ces annonces constituent une bonne nouvelle pour les travailleur.se.s à temps partiel, pour les travailleur.se.s de l’industrie saisonnière ainsi que pour les travailleur.se.s malades.
Tout d’abord, l’établissement d’un seuil d’admissibilité universel à 420 heures est un pas dans la bonne direction et facilitera l’accès à une protection en cas de chômage à bon nombre de travailleur.se.s précaires sans référence arbitraire aux taux de chômage de la région habitée. Bien que cette mesure favorise directement l’accès aux prestations d’assurance-chômage pour bien des gens, la durée des semaines de prestations, elle, est toujours tributaire du taux de chômage régional et du nombre d’heures travaillées.
Pour le MASSE, le régime d’assurance-chômage continue donc à précariser les travailleur.se.s déjà précaires, en majorité des femmes. « La situation des travailleuses à temps partiel qui doivent travailler plus de semaines pour obtenir le même nombre d’heures et la même protection que les personnes à temps plein n’est toujours pas prise en compte. Les iniquités entre les genres en fonction du statut d’emploi au sein du régime d’assurance-chômage sont bien documentées et le MASSE compte bien continuer de dénoncer le caractère discriminatoire du régime envers les femmes qui, notons-le, ont été davantage touchées par la pandémie » affirme Kim Bouchard, présidente du MASSE.
Par ailleurs, l’augmentation des prestations maladies, qui passent de 15 à 26 semaines, fait sans conteste partie des éléments louables de ce budget et ce, tant et aussi longtemps qu’il n’affecte pas l’accès et la qualité des prestations régulières d’assurance-chômage. Le MASSE juge toutefois qu’un nombre minimal de 50 semaines serait nécessaire pour assurer aux personnes atteintes d’une maladie grave une protection juste et adéquate.
Le MASSE accueille aussi favorablement la prolongation des programmes d’aide temporaire et le renouvellement du projet pilote de cinq semaines supplémentaires pour les salarié.es de l’industrie saisonnière. Le MASSE croit néanmoins qu’une protection supplémentaire de 15 semaines devrait être accordée aux chômeur.se.s qui occupaient un emploi saisonnier en attendant qu’un plancher minimum de 35 semaines de prestations soit établi.
Si les mesures annoncées dans le budget doivent être applaudies, on est cependant bien loin de la réforme en profondeur annoncée par le gouvernement Trudeau à l’automne 2020. Il est important de rappeler que l’accès au régime d’assurance-chômage a été considérablement réduit au cours des dernières décennies et il faut évaluer les mesures contenues dans ce budget à l’aune de ce contexte : celles-ci constituent l’amorce, et non l’achèvement, d’un rattrapage qui devra se montrer beaucoup plus ambitieux si le gouvernement est sérieux dans sa volonté d’adapter le régime à la réalité du 21e siècle.
Bien que des sommes soient prévues pour mener des consultations en vue d’une réforme permanente du régime, nous déplorons qu’elles aient lieu au prix d’un nouveau report de cette réforme dont la nécessité a été maintes fois prouvée aux cours des dernières années.
Le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE) rassemble 15 groupes de défense de droits au Québec et constitue le plus important regroupement de chômeurs et chômeuses au Québec. Le MASSE milite depuis plus de vingt ans pour un régime d’assurance-chômage accessible, juste, universelle et non-discriminatoire.
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Pour plus d’informations :
Kim Bouchard, Présidente du MASSE (514) 524-2226