Campagne

Améliorer notre sort, c’est vital.

Se donner un régime d’assurance-chômage juste et universel, c’est améliorer notre sort à tous et à toutes.

S’il faut tirer une leçon de cette pandémie, c’est que personne n’est à l’abri d’une perte d’emploi.

Cessons donc de faire porter aux chômeur.se.s la responsabilité de leur situation. Se donner un régime d’assurance-chômage juste et universel, c’est se prémunir collectivement contre les crises chroniques inhérentes à notre système économique ; c’est améliorer notre sort à tous et à toutes. Il est inadmissible qu’une personne qui ait cotisé toute sa vie au régime d’assurance chômage ne puisse se qualifier aux prestations lorsqu’elle perd son emploi.

Des chômeur.se.s prennent la parole

Aujourd’hui, seulement 42% des chômeurs et chômeuses peuvent se qualifier au aux prestations d’assurance-chômage.

Et que dire du fait que, même lorsqu’une personne parvient à se qualifier aux prestations, celle-ci ne reçoit que 55% de son salaire? Ça n’a pas toujours été comme ça, ça n’a pas besoin d’être comme ça. En effet, il fut un temps où un.e. travailleur.se pouvait se qualifier aux prestations avec seulement 8 semaines de travail et pouvait recevoir des prestations d’un montant allant de 66% à 75% de son salaire. Durant la décennie 1970, 96 % de la population active était couverte par le régime.

La pauvreté, l’insécurité et la précarité n’ont pas à être des fatalités.

Le MASSE milite depuis plus de 20 ans afin d’améliorer l’accessibilité au régime d’assurance-chômage et pour faire valoir, auprès des élu.e.s fédéraux et de la population, la nécessité d’apporter des modifications majeures — et surtout permanentes — au régime d’assurance-chômage.

Le combat que l’on mène depuis toutes ces années, et que l’on poursuit aujourd’hui avec le lancement de notre campagne, ce n’est pas juste une question de principe sur les orientations idéologiques que décide de prendre l’État canadien. Ultimement, c’est une question de vie et de survie pour toutes les personnes qui se retrouvent — et qui se retrouveront — en situation de chômage au pays.
Améliorer notre sort c’est non seulement vital, mais c’est également possible.

Articles récents

Une campagne, trois revendications

revendication 1

Critères d’admissibilité

Le MASSE revendique une norme d’admissibilité basée sur 350 heures ou 13 semaines de travail pour se qualifier au bénéfice des prestations.

Ce critère d’admissibilité assure un accès équitable au régime d’assurance chômage sans égard au statut d’emploi. Le MASSE rappelle qu’après la réforme de 1996, l’admissibilité à l’assurance-chômage a diminué de manière draconienne et l’écart de la couverture entre les hommes et les femmes s’est creusé.

Le changement du critère d’admissibilité basé sur les semaines de travail en heures de travail a pénalisé particulièrement les femmes en raison de leur surreprésentation dans les emplois à temps partiel.

La norme variable d’admissibilité actuelle doit disparaître. Qu’importe si le taux de chômage d’une région soit bas ou élevé, c’est le fait de perdre son emploi qui devrait permettre à une personne d’avoir accès à une indemnisation. Déterminer le droit à une protection en cas de chômage sur la base du taux de chômage régional nous apparaît complètement injustifié, arbitraire et non-pertinent.

En somme, le MASSE croit que cette norme d’admissibilité permettrait de prendre en compte les nouvelles réalités du marché du travail et la pluralité des statuts d’emplois : permanent, temporaire, saisonnier, intermittent, temps plein, temps partiel, sur appel ou autre forme de travail atypique.

revendication 2

Augmentation du taux d’indemnisation à 70% de la rémunération assurable

Le MASSE revendique un taux de prestations d’au moins 70% basé sur les 12 meilleures semaines de travail.

Le taux actuel du régime d’AE est l’un des plus bas de tout l’OCDE. Rappelons qu’en 1971, le régime accordait des prestations équivalentes aux deux tiers (66%) du salaire brut pour les personnes seules, et aux trois quarts (75%) pour celles et ceux qui avaient des personnes à charge.

Le taux actuel est souvent signe d’appauvrissement et d’endettement important pour les prestataires.

Par ailleurs, les prestataires d’assurance-chômage peuvent obtenir un montant de supplément familial, jusqu’à l’équivalent de 80 % de leur salaire assurable plutôt que 55 %. Pour avoir droit au supplément familial, il faut avoir déclaré un revenu familial net inférieur à 25 921 $, avoir un ou des enfants et recevoir la prestation fiscale pour enfant.

Depuis 1997, les paliers de revenu familial n’ont pas été modifiés. Or, en 20 ans, même le salaire minimum a augmenté ! Conséquemment, moins de prestataires bénéficient du supplément malgré leur situation de pauvreté. Les femmes sont les premières affectées, car elles sont bénéficiaires de 79,2 % des prestations de supplément familial allouées qui sont d’un montant moyen de 44 $ par semaine.

Plancher minimum de 35 semaines de prestations

Le MASSE revendique un plancher minimum de 35 semaines de prestations pour que tous les prestataires puissent bénéficier d’une période adéquate pour se chercher un emploi convenable.

Différents facteurs tels que l’âge, le sexe, la race, le statut migratoire ou encore le statut social, sont sources de discrimination sur le marché du travail et augmentent les difficultés de se trouver un emploi. Un plancher de 35 semaines de prestations assure une protection sociale essentielle en période de stress et aiderait les gens à subvenir à leurs besoins de base et à ceux de leurs familles.

De plus, le plancher de 35 semaines, sans égard aux heures travaillées ou au taux de chômage, permettrait de réduire la durée du «trou noir» pour les travailleuses et travailleurs des industries saisonnières.

Le travail saisonnier est une réalité au Canada et chaque année, des milliers de travailleuses et de travailleurs doivent faire face à ce qu’on appelle le « trou noir ». Cette expression réfère à la période où une personne a épuisé ses semaines de prestations d’assurance-chômage alors que son travail n’est pas encore recommencé puisque la saison n’est pas encore commencée ou que les conditions climatiques ne le permettent pas. Cette période se caractérise par une absence totale de revenus ou par une obligation de recourir à l’aide sociale (pour celles et ceux qui y sont admissibles).

Améliorer notre sort c’est non seulement vital,
mais c’est également
possible